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Je suis au travail, il est 11h30. Il y a 45 minutes ma femme Céline m’a téléphoné pour me dire que ma fille Emma s’était fait mal au bras et devait aller à l’hôpital pour passer des examens. En arrière-plan j’entendais ma fille crier, signe que la douleur était intense. La situation n’est pas dramatique mais il est clair qu’elle est difficile à gérer au mieux pour un père de famille (surtout lorsque celui-ci se trouve à 35 Km de sa famille).
J’écris cet article « à chaud » pour vous faire part de mes sentiments, mes réactions et décrire comment j’essaie d’appliquer certains principes acquis dans ma quête de développement personnel. Voici mes 5 conseils :
Règle d’or : Pas de panique
C’est la première chose à laquelle j’ai pensé. Il est impossible d’avoir les idées claires et de réfléchir lorsque les émotions sont trop fortes. J’ai donc essayé de me calmer. J’ai masqué le haut-parleur de mon téléphone et j’ai pratiquer un peu de respiration ventrale pour évacuer le stress et dissiper la sensation qu’une boule se formait au niveau mon estomac.
Lorsque je suis revenu au calme, j’ai remarqué que ma femme était paniquée et ne savait pas quoi faire. J’ai essayé de la rassurer et de lui faire comprendre qu’elle devait garder son calme. En effet, puisque je ne suis pas présent à la maison, c’est elle qui va devoir agir. Il est donc important qu’elle garde la tête froide. Comme elle se sentait responsable de l’accident, je lui ai dit que ce n’était pas de sa faute. Et même si je ne l’ai pas convaincu à 100%, je sais que l’ai aidé à se calmer et à aborder le sujet de façon pragmatique.
Analysez de la situation de façon pragmatique
Une fois que ma femme et moi étions calmés, j’ai essayé d’analyser la situation de façon pragmatique. Le risque lors de cette phase d’analyse est de stresser de nouveau voire paniquer. Il est donc important d’essayer de rassembler mentalement les faits sans les interpréter. Il faut essayer de raisonner comme un ordinateur à qui l’on donne des données d’entrées qu’il traite sans émotion.
J’ai donc demandé à ma femme comment la blessure était apparue, quand, comment réagissait ma fille. J’ai proposé d’essayer de lui tendre un nounours pour voir si elle pouvait bouger le bras… J’ai essayé de faire abstraction du fait que ma fille souffrait (c’est très difficile mais primordial) afin de comprendre l’état de la situation.
Après avoir recueilli les données, il est possible de les analyser. Dans le cas de la blessure de ma fille. Il m’a assez rapidement semblé que le problème n’était pas très sérieux. Même si elle ne bougeait plus vraiment le bras et criait, je ne pouvais pas imaginer qu’elle se soit sérieusement blessée de la façon dont ma femme me l’a décrite.
Définissez un plan d’action
Une fois que cet état des lieux est fait, il faut décider des prochaines étapes.
Nous avons convenu du plan d’action suivant :
- Attendre 10 minutes pour voir si cela s’améliorait
- Si oui, nous ne faisons rien et nous contentons de surveiller l’évolution de la situation dans les heures qui suivent
- Si non, nous l’amenons à l’hôpital
- En parallèle il fallait chercher l’adresse de l’hôpital pour pouvoir s’y rendre au plus vite si nécessaire (nous avons emménagé récemment et ne connaissions pas l’adresse… Cela m’a rappelé qu’il était utile de la rechercher et l’inscrire sur un post-it sur le réfrigérateur.)
- Nous nous laisserons guider sur la suite des évènements en arrivant à l’hôpital.
Lors de cette phase il est important d’essayer de bâtir mentalement différents scénarios (si A alors… 1 ; si B alors… 2 ; sinon alors… 3).
Définissez la prochaine étape
C’est extrêmement important. Lorsque nous rencontrons des problèmes stressants, notre capacité à improviser et amoindrie. Il y a le risque que les deux personnes attendent que l’autre rappelle, ou encore que les deux interlocuteurs essayent de se téléphoner en même temps.
Pour éviter cela il faut définir la prochaine action de la façon la plus précise possible (qui fait quoi /comment / quand). Il est également important de définir ce qui ne constitue pas une action envisagée (« non action »). Cela évite les malentendus et éventuelles disputes à venir.
Dans notre exemple nous avons convenu que ma femme me retéléphonerait dans 10 minutes pour que nous décidions s’il est nécessaire d’amener ma fille à l’hôpital.
Nous avons convenu qu’il n’était en revanche pas envisagé que je quitte le travail tout de suite pour les accompagner à l’hôpital. Bien sûr si la situation s’aggravait, je les rejoindrais immédiatement mais le fait que je quitte le bureau de suite pour les rejoindre était une « non action ».
Faites redescendre la pression
C’est une chose de pratiquer la respiration ventrale quelques secondes pour éviter de paniquer. C’en est une autre de pouvoir évacuer le stress définitivement rien qu’en le souhaitant. Votre corps n’est pas dupe et votre cerveau continue d’envoyer des signaux de détresse au reste de votre corps. Vous devez essayer d’évacuer vraiment ce stress.
Même si ma « To-Do List » était très chargée, je suis sorti prendre l’air et ai essayé de me vider la tête. J’ai respiré l’air frais en essayé de me concentrer sur le plan d’action et en me disant que
Et lorsque ma femme m’a rappelé 10 minutes plus tard pour me dire qu’il fallait emmener ma fille à l’hôpital car elle ne bougeait toujours pas le bras et hurlait, cela m’a certes touché mais j’étais prêt à envisager la suite des évènements de façon sereine.
En résumé…
Je suggère d’utiliser la procédure suivante, lorsque vous rencontrez une situation de stress moyen et devez réagir vite :
- Calmez-vous
- Calmez les autres personnes impliquées
- Rassembler mentalement les faits sans les interpréter
- Analyser les données
- Bâtissez un plan d’action
- Définissez la prochaine étape
- Faites redescendre la pression
Je suis conscient du fait que cette procédure coule de source et qu’il suffit d’un peu de bon sens pour la mettre en place. Cependant, elle n’est pas si facile à implémenter lorsque nous avons à faire à une phase stressante. Je vous invite à l’essayer la prochaine fois que vous rencontrez un évènement stressant.
Evidemment même si elle peut s’appliquer à des cas plus sérieux (blessure grave voire pire) que celui que j’ai cité dans l’exemple, je comprends qu’il n’est pas réaliste de la suivre à la lettre lorsqu’un problème très grave surgit.
Note finale écrite à 17h00 : Finalement cela a fonctionné. J’ai eu ma femme régulièrement au téléphone et à 13h15 elle m’annonçait que le médecin avait manipulé Emma et avait soigné une luxation du coude (après avoir passé une radio).
Tout est bien qui fini bien 🙂